En automobile, les bougies de préchauffage sont des éléments propres aux moteurs Diesel. Contrairement aux bougies d’allumage des moteurs à essence, elles ne sont pas nécessaires au démarrage dans certaines conditions !
Ce miracle, nous le devons à un ingénieur allemand qui en 1897 dévoile au monde une machine offrant un excellent rendement tout en faisant économiser du carburant. Le moteur de Rudolf DIESEL fonctionne suivant le principe auto-inflammation qui se produit en injectant du gasoil ou de l’huile végétale dans de l’air fortement comprimé.
Pour les moteurs de voitures, ce mécanisme est dit à quatre temps en référence aux quatre mouvements qu’effectue le piston lors d’un cycle :
Admission de l’air et du carburant (le piston descend en entraînant l’ouverture de la soupape d’admission qui laisse entrer l’air dans le cylindre). Pendant la descente, du gasoil est introduit par l’injecteur. En bout de course, un mélange air + gasoil se retrouve piégé dans un confinement parfaitement étanche.
Compression de l’air et du carburant (le piston remonte et exerce une énorme pression sur le mélange emprisonné). Progressivement, la température monte dans le cylindre jusqu’à ce que le piston atteigne son point haut. À ce moment, la température dans la chambre de combustion se situe entre 700 et 900 degrés Celsius : C’est l’explosion !)
Détente (la détonation libère une forte quantité d’énergie qui pousse le piston vers le bas). Par l’intermédiaire d’une bielle, le mouvement vertical est transmis au vilebrequin qui se chargera de le convertir en mouvement de rotation.
Échappement (Une fois l’énergie de l’explosion dissipée, le piston entame sa remontée). Au même moment, la soupape d’échappement s’ouvre et permet ainsi l’expulsion des déchets produits par la combustion. Et le cycle recommence…

Il est important de savoir que la combustion du gasoil nécessite plus de chaleur que celle de l’essence. De plus, le diesel est connu pour sa mauvaise explosivité en conditions hivernales. C’est principalement dans ce genre d’environnement que la bougie de préchauffage prend tout son sens.
Son rôle sera d’apporter de la chaleur supplémentaire dans la chambre de combustion pendant l’injection de l’air et du carburant. Une bougie moderne peut atteindre jusqu’à 1000 degrés Celsius en douze secondes environ. Bien entendu, le cycle d’un piston est beaucoup plus rapide.
Cela laisse quand même assez de temps à la bougie pour réchauffer l’air et le gasoil mélangés. L’action du piston dans la deuxième phase de son cycle viendra porter les deux fluides à la bonne température pour qu’ils puissent s’enflammer.
À la lumière de tout ce qui a été dit plus haut, vous comprendrez que les bougies de préchauffage sont en réalité indispensables au bon fonctionnement de votre véhicule. Il s’avère capitale d’en prendre soin et les changer le plus rapidement possible lorsqu’elles deviennent défectueuses.
Sommaire
Comment savoir si ma bougie de préchauffage est encore bonne ?
Il existe plusieurs causes qui peuvent être à l’origine d’un problème de démarrage.
On pensera à un changement de bougies devant l’un des symptômes suivants :
- Difficulté de démarrage après une longue période d’arrêt ;
- La voiture démarre, mais le voyant en forme de spiral clignote peu de temps après. Perte de puissance (lorsque vous appuyez sur l’accélérateur, votre voiture ne semble pas rouler aussi vite qu’avant) ;
- Surconsommation de carburant ;
- Fumé de couleur sombre à l’échappement.
Si vous êtes en présence du premier cas, vous devez obligatoirement faire la vérification de votre circuit d’alimentation. Le problème doit être traité de l’amont vers l’aval, car les bougies reçoivent leur électricité de la batterie.
C’est avec un multimètre réglé sur la mesure du courant continu (DC) qu’on procède. Posez l’embout noir (négatif) du multimètre sur la partie négative de la batterie et l’embout rouge (positif) sur le pôle positif de la batterie. Si vous lisez une tension comprise entre 10,5 et 12 volts, alors votre batterie est hors service. Ce ne sont pas vos bougies qui sont en cause.
Comment changer les bougies de préchauffage ?
Dans le cas où votre multimètre affiche entre 12,3 et 12,6 Volts, la batterie est en bon état. En réglant l’appareil sur la mesure de résistance (Ohm) représenté par la lettre grecque « Oméga », on peut également tester ses bougies pour avoir le cœur tranquille : la procédure avec les bornes positives et négatives est la même.
Il faut savoir que la borne positive de votre bougie est sa pointe et que son corps en céramique constitue sa borne négative. Les bougies sont situées sur la partie supérieure du moteur. Pour les découvrir, il faut retirer les capuchons en caoutchouc qui se trouvent au-dessus de la culasse.
Une bougie en bon état devrait présenter une résistance comprise entre 0,5 et 1 ohm en moyenne. Si vous êtes en dessous de cette valeur et que les bougies sont recouvertes de dépôts, leur dysfonctionnement provient peut-être un problème d’encrassement.
Dans ce cas, à l’aide d’un torchon propre, nettoyer les bougies jusqu’à ce que leur éclat vous semble suffisant. Remettez les capuchons et essayez de démarrer à nouveau. En cas d’échec, il faut procéder au remplacement des bougies.
La procédure est très simple :
Assurez-vous que le moteur soit totalement à l’arrêt.
Retirez les capuchons
Retirez les anciennes bougies à l’aide d’une clé à bougie et en faisant bien attention de ne rien faire tomber dans la culasse. Si jamais vous ne disposez pas de bougies de remplacement sous la main, il faut replacer les capuchons par précaution.
L’analyse de vos vieilles bougies peut vous aider à obtenir des informations complémentaires sur l’état de santé de votre moteur :
- Des électrodes de couleurs sombres suggèrent que chambre de précombustion est trop alimentée en carburant ;
- Une couleur grise signifiera plutôt que la quantité de carburant est insuffisante ;
- L’apparition de fissures sur le corps en porcelaine de la bougie peut révéler un mauvais montage.
Procédez à la pose des nouvelles bougies après avoir vérifié leur référence. Il n’est pas nécessaire d’utiliser une clé à bougie à cette étape. Au moment de dévisser l’élément, une clé peut s’avérer utile, car les vibrations et le phénomène de dilatation répétée peuvent gripper son filetage.
C’est pour cela que dans la mesure du possible il est recommandé de mettre un peu de graisse haute résistance avant le remplacement. En vissant, restez souple. Trop serrer les bougies risquerait de réduire leur durée de vie en créant des fissures par exemple.
C’est pour ça qu’on se limitera à un vissage aux trois quarts de tour pour les nouvelles bougies et seulement un quart pour celles qui ont subi un simple nettoyage. Souvenez-vous que si une seule bougie présente un défaut et que vous décidez de la changer, il faudra également changer toutes les autres.
Remettez les capuchons en place et passez un coup de torchon pour débarrasser le moteur d’éventuels résidus.
Si votre véhicule ne démarre toujours pas, il est préférable de se tourner vers un professionnel. Comme précisé plus haut, diagnostiquer un problème de démarrage n’est pas toujours aussi simple.
En réalité, les problèmes liés aux bougies sont généralement rares. Les fabricants nous garantissent au moins 120 000 km d’utilisation avec une bougie neuve. Elle peut même aller au-delà si vous vivez dans une zone où l’hiver n’est pas très brutal.
N’oubliez pas la sécurité
Pensez à vous munir de vos EPI (Équipements de Protection Individuel). Il s’agit principalement de vos gants et vos lunettes anti-projection si votre panne survient dans un parking ou à votre domicile.
En circulation, si vous jugez nécessaire de vous ranger sur le bas-côté, pensez à positionner vos cônes de signalisation et à porter votre gilet de haute visibilité. Avant d’opérer, attendez que le moteur ait suffisamment refroidi !